đDans leur soif dâapprendre certains sâabreuvent de connaissances, en permanence. Ils ingurgitent tout ce qui passe et boivent clairement la tasse.đ°
Or, pour comprendre le monde, comme pour construire une activitĂ©, lâessentiel est de canaliser les flots et les flux pour ne pas ĂȘtre dĂ©bordĂ©. Et cristalliser.
Car noyĂ© sous trop dâinfos, on coule. Ou on surnage, mais en pleine turbiditĂ©.
En eaux troubles car trop brassées, tentant la brasse dans des flots pas décantés.
Au lieu de penser on se dépense sans compter, avec pour danger de ne pas suffisamment décompresser, voire de décompenser.
Et puis Ă vouloir tout savoir, quâest-ce quâon apprend vraiment ? Rester en surface nâest pas suffisant. Et plonger en grande profondeur fait souvent sombrer.
Sâinformer ou se former Ă un rythme effrĂ©nĂ© nâest que ruine de la pensĂ©e.
Avaler et dĂ©glutir une connaissance ne nourrit pas. Il faut la digĂ©rer, lâassimiler au filtre de son libre-arbitre, de son esprit critique, de sa luciditĂ© face aux (faux) faits voire aux forfaits, de vĂ©ritĂ©.
Poser les sujets, laisser reposer, puis peser. Le pour et le contre, le poids des mots, la force des arguments. Pour enfin laisser émerger nos idées et notre propre pensée de ces flots agités.
Au risque sinon de vous diluer, et de ne plus savoir quoi (en) penser.
Alors, on se reconcentre ? đ